8 signes d’un perfectionnisme toxique

Le perfectionnisme peut être défini comme une tendance à rechercher des normes extrêmement élevées de performance, souvent accompagnée d’une autocritique excessive en cas d’erreurs perçues et d’une insatisfaction permanente envers les résultats obtenus.

Dans sa forme saine, le perfectionnisme est une qualité redoutable. Il est motivé par une volonté d’exceller sans sacrifier son bien-être ni sa flexibilité, et agit alors comme un vrai moteur de réussite. Il encourage à se dépasser, à fournir des efforts constants et à faire preuve de persévérance face aux défis. Caractérisé par un sens pointu du détail et de l’organisation, il contribue à atteindre l’excellence dans les domaines visés.

En revanche, poussé à l’extrême, le perfectionnisme peut devenir contre-productif et toxique. La personne se retrouve prise dans un cercle vicieux d’attentes irréalistes, d’autocritiques incessantes, et d’insatisfaction permanente due à une exigence excessive envers soi et envers les autres. Cette quête obsessionnelle de perfection finit par générer beaucoup de stress, d’anxiété, et risque même de mener au burn-out.

Découvrez ci-dessous les 8 signes que votre perfectionnisme vire à l’obsession et dirige votre quotidien.

Les personnes perfectionnistes sont caractérisées par une peur immense de l’échec. Pour elles, la réussite est une obligation, et l’échec n’est absolument pas envisageable. Ceci génère d’autant plus d’anxiété que les objectifs fixés par les perfectionnistes sont élevés et ambitieux.

La peur de l’échec est liée ici à une crainte constante de décevoir et d’être moins apprécié·e. Associée à une intolérance à l’erreur, elle peut devenir un véritable frein à la prise de risques et d’initiatives, pourtant essentielles à la croissance personnelle. Cette peur de l’échec entrave également l’innovation, la créativité et la flexibilité. Redoutant le jugement des autres en cas d’échec, le perfectionniste se laisse souvent submerger par une anxiété paralysante. Il en arrive à éviter les défis, limitant ainsi ses chances de progresser et de réussir.

Le besoin d’atteindre la perfection engendre souvent une tendance à procrastiner. Face à des tâches challengeantes ou conséquentes, le perfectionniste, par peur de ne pas réussir à atteindre son propre niveau d’exigence, peut s’empêcher de passer à l’action et repousser la réalisation de ces tâches. L’imperfection n’étant pas une option, la pression pour réussir est oppressante. Elle devient telle que la personne préfère procrastiner, dans l’espoir d’aborder ces tâches une fois qu’elle se sentira prête ou aura trouvé la solution parfaite pour les exécuter.

La procrastination prolongée peut entraîner un stress accru et une baisse de productivité.

Le perfectionniste étant très exigeant, il trouve toujours des points à critiquer et améliorer. Et ce, même si les résultats obtenus sont, aux yeux de tous, très satisfaisants voire excellents. Sa concentration se porte davantage vers ce qui, selon lui, n’est pas parfait et aurait pu être mieux fait.

Cette insatisfaction permanente et difficulté à apprécier et conscientiser ses succès créent un sentiment de frustration. Cela empêche le perfectionniste de se sentir accompli, pouvant entrainer une diminution de l’estime de soi. La personne en quête de perfection aura toujours tendance à se concentrer sur les 2 minutes de cuisson en trop de sa tarte quand bien même tous les invités se régalent. Ou sur les questions auxquelles elle s’est trompée à un examen, même si celles-ci représentent une part négligeable et qu’elle a réussi son épreuve. 

Une part importante du perfectionnisme est souvent liée à la crainte de décevoir ou paraître insuffisant aux yeux des autres. De fait, tout commentaire, même constructif, peut occasionner des réactions excessives chez le perfectionniste qui le perçoit comme une attaque personnelle et blessante. Cette réaction amplifiée provient souvent de sa peur profonde de l’échec et de son besoin inconscient mais obsessionnel d’être perçu comme parfait. La personne perfectionniste tend à confondre la valeur de son travail avec sa valeur personnelle. Cela limite son aptitude à accepter les feedbacks visant à la faire progresser. Et cela peut entrainer des conflits avec toute personne remettant en question le caractère irréprochable de ce qu’elle a accompli.

Afin de rendre un travail qu’il estime parfait et aligné avec ses critères d’exigence, le perfectionniste passe un temps très conséquent sur son travail. Il remanie sans cesse certains détails, ce qui ajouté à une charge de travail conséquente, l’amène à faire de gros horaires de travail. Dans ce contexte, et souvent caractérisé par une grande valeur travail, le perfectionniste va constamment faire passer sa vie professionnelle avant ses relations personnelles, ses moments de loisirs et de détente, et même sa santé. Sous l’influence d’un perfectionnisme déraisonné, la personne sacrifiera une partie de sa nuit pour perfectionner un dossier professionnel. De même, elle annulera un diner avec ses ami·e·s pour finaliser tranquillement une présentation pendant sa soirée. 

Le sacrifice de la vie personnelle, des besoins de repos, de déconnexion et de récupération mentale engendrent une fatigue physique et mentale qui peut devenir préoccupante et mener au surmenage. 

Le perfectionnisme extrême empêche une personne de s’apprécier à sa juste valeur. Ainsi, celle-ci ressent souvent le syndrome de l’imposteur. Le perfectionniste s’auto-évalue de manière très critique, et se montre impardonnable envers lui le jour où, en dépit de ses nombreux efforts pour que tout soit parfait, il fait une erreur. Cette intolérance envers les erreurs ou les imperfections dégrade progressivement l’estime de soi.

Au cœur de cette sévérité se trouve une croyance inconsciente : pour être aimé·e et reconnu·e, il faut être parfait·e. Toute erreur devient alors, aux yeux du perfectionniste, une menace directe à la reconnaissance et à l’affection de son entourage. Pris dans cette logique infernale, le perfectionniste s’interdit tout écart et se dévalorise à la moindre défaillance.

Les personnes très exigeantes envers elles-mêmes le sont aussi envers les autres. Cela peut occasionner un certain nombre de difficultés ou tensions, aussi bien dans les relations personnelles que professionnelles. En effet, pour des personnes qui ne sont pas perfectionnistes, le niveau d’exigence et l’absence de droit à l’erreur fixés par le perfectionniste peuvent être déroutants et leur mettre beaucoup de pression.

Face à une personne au travail qui ne répond pas à ses standards d’exigence, le perfectionniste peut se montrer rigide et frustré par ce qu’il estime être du manque de compétences. Dans sa vie personnelle, il peut avoir tendance à reprendre tout ce que fait son entourage, considérant qu’il fait « mieux » que les autres.

La peur de ne pas être parfaite et d’échouer peut générer beaucoup de stress et d’anxiété chez la personne. Voire même de la souffrance émotionnelle. Le besoin de tout contrôler et tout maitriser pour pouvoir assurer un résultat parfait met le perfectionniste sous tension permanente. D’autant plus que les critères eux-mêmes d’atteinte de la perfection sont très élevés, voire irréalistes. Sans une bonne connaissance de soi et une régulation du stress efficace, ce stress prolongé peut avoir des conséquences significatives sur la santé. Le stress chronique est en effet à l’origine de la spirale du surmenage et de l’épuisement professionnel. 

La première étape pour réguler votre niveau de perfectionnisme est d’apprendre à vous observer. L’observation de soi est la clé pour prendre peu à peu conscience de son propre fonctionnement. On ne peut pas changer ce dont on n’a pas conscience ! Ainsi, par exemple, lorsque vous travaillez depuis des heures sur la même présentation, demandez-vous si la valeur ajoutée de certains détails est à la hauteur du temps et de l’énergie consacrés. Identifiez les schémas de pensées qui reviennent dans votre tête et génèrent vos peurs et votre stress, et désamorcez-les. Profitez de ces moments d’observation de vous-même pour repérer les 8 signes du perfectionnisme toxique décrits précédemment. Et diagnostiquez si votre niveau de perfectionnisme catalyse votre réussite ou vous pénalise dans vos actions quotidiennes.

Apportez davantage de réalisme dans votre manière de travailler quant aux objectifs à fixer et aux standards à atteindre. En établissant des objectifs plus réalistes et en cherchant à atteindre un niveau de qualité plus adapté, vous briserez le cycle infernal de la déception de ne jamais réussir à tout faire parfaitement. Le résultat prime parfois sur le détail !

Développez plus de bienveillance et de compassion envers vous-même en renforçant votre estime de vous. Traitez-vous avec autant d’amour que vous traiteriez votre meilleur∙e ami∙e. Célébrez vos réussites avec sincérité sans les minimiser, et réconfortez-vous en cas d’échec. Acceptez qu’avoir des limites, c’est humain ! Les échecs ou erreurs font partie intégrante du processus d’apprentissage.